La mélancolie ne dit rien, elle écoute
Antoine CARROT
Des croix sur les murs
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L'ARC EN CIEL
Entre l'horizon qui s'enfuit
et la terre qui veut m'entrailler
j'ancre ma nef à portée de visage
nu et barbare, offrant au vent
ma blessure de sel
la vie aveugle
et des siècles de sable...
Jean-François SCHMITT
Parole Calcinée
Cahiers bleus
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Cachée la mort
comme une mémoire
volée à l'enfance
Geneviève RAPHANEL
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Il n'y a pas à revenir sur des jeux,
des évocations nostalgiques. Au bas des escaliers
on est déjà en haut . On est déjà au dessus du sol
de la cuisine dans le mystère nocturne, quotidien,
où ils se rendaient pour se plaire et pour nous
enfanter.
Sans doute aussi pour considérer leur condition
d'un point de vue que les vsetiges se contentent
de rappeler aux passants. Puisque nous aussi
connaissons le dur travail et essayons d'intaller
nos échelles et le cadre de nos portes.
Roger DEXTRE
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RUINE
Dans la lumière où ce soir décline
demeure pour l'ombre sur la colline
arche
pour la source ailleurs dérivée
par le regard ici traversée
quand la mémoire s'obstine
où s'enracine
la pierre
Claude ANDRUETAN
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Soleil, tambour des vents
chassé le sang
chassées les éternités de sel
sortie du chaos premier
la foudre peu à peu
s'assombrit
Et ses feux d'un reste de cendres
ensemencent la nuit...
Ô parenté des ombres
quand l'herbe nous tutoie !
Jean-Christophe SCHMITT
Le lys et la tourmente
Cahiers bleus
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Les mains meurtries
d'avoir longtemps blanchi, battu
le linge lourd des heures perdues
Elles attendent au bord du lavoir
un passant qui restaure
la jeunesse de leurs rires noyés
Elles attendent confiantes
un regard qui réveille
les couleurs de leurs mots verdis
Les mains meurtries
d'avoir tant essoré la vie
Marie - Ange SEBASTI
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La perdrix d'août cherche refuge dans ton regard. La machine rutilante coule les blés, le noir brut de la nuit. Les moteurs empêchent les bêtes de trouver le sommeil. Une saveur de pain monte de la terre et les épis d'or, dans le jour, tombent sous les ailes vibrantes des abeilles. Le soleil pourtant si haut, annonce la fin de l'été. Les hommes s'affairent sous leurs vêtements d'étoffe bleue, mais n'aiguisent plus les longues faux redoutables qu'ils ]|[ont remisées dans le silence des granges. Le village prépare la fête. Lorsque les corps épuisés s'ébrouent, on jette le blé dans la vieille batteuse et , pour fuir la poussière qui monte vers le ciel, tu pars courir à travers champs qui saignent, les derniers envols d'un oiseau qu'une lame fraîche n'a pu décapiter. Il est minuit : les corps s'enlacent dans la fatigue et l'odeur de la paille. Tu es à la fenêtre des blés d'or. La lune est pleine et tu chantes, bras ouverts, au coeur de ton enfance, tu chantes le chant des premières amourettes, celui des rires dans cette lumière qui ne mourra jamais.
Joël VERNET
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Guylaine
[Secrétaire émérite de l'Association LA CAUSE DES CAUSEUSES]